lundi 26 août 2013

Prix Farniente 2014 (suite)

J'ai donc poursuivi mes courses marathon en lectures pour la préparation de ma rentrée. Comme je vous le disais, ce sont les sélections du prix Farniente qui ont accaparé toute mon attention ces derniers jours.
 
"L'homme qui court" de Michael Gerard Bauer est un très beau livre.Très bien écrit et qui mérite une longue réflexion car il propose une histoire qui peut paraître simple mais qui regorge de situations complexes à appréhender. Joseph a 13 ans et est très doué en dessin. A la maison, il y a sa maman et parfois son papa. Un papa qui travaille très loin, ce qui n'est pas toujours simple à vivre. Très souvent, il y a aussi une voisine sans-gêne : Madame Mossop. Une voisine qui a l'œil a tout ce qui se passe dans le quartier tranquille où ils habitent. Madame Mossop qui a une opinion très tranchée sur tout le monde et notamment sur les Leyton qui vivent juste à côté de chez Joseph. Pourtant Caroline Leyton est charmante. Elle propose à Joseph de tondre la pelouse. Et puis, elle va également lui proposer de faire le portrait de Tom, son frère. Un homme mystérieux dont on raconte beaucoup de choses inquiétantes. Pour s'affranchir de sa réputation de garçon trop timide, Joseph va accepter. Et découvrir qu'il faut souvent gratter profondément sur la surface pour connaître réellement une personne.
"L'homme qui court" est vraiment une belle histoire. Très riche. Les personnages sont tous attachants et le récit n'est pas moralisateur. L'auteur a su déjouer le piège de la morale bien lourde pour simplement raconter un récit plein de finesse et de saveur. Où l'humain se révèle tel qu'il est : complexe et multiple. Même Madame Mossop, très caricaturale au départ, va acquérir une épaisseur qui la rend nécessaire et attachante.
Un livre à conseiller donc, même si les lecteurs moins "pratiquants" risquent aussi de lui reprocher une relative lenteur.

"Bras de fer" de Jérôme Bourgine.
Julian a 18 ans et tout pour être heureux. Du moins, presque tout. Il aimerait obtenir de son père un
autre regard, un regard de reconnaissance, de fierté. Le seul moyen pour y parvenir? Le battre au bras de fer. Sauf qu'un accident de moto vient bouleverser le fil de l'existence. Et pour Julian et ses proches, pour Leïla - sa merveilleuse petite-amie - commence une longue plongée dans les recoins les plus noirs de l'humanité.
Ici, par contre, après un début prometteur, le livre m'a ennuyée pour ne pas dire pire. J'ai retrouvé dans ce livre tout ce que je reproche à la littérature pour jeunes adultes : l'ambiance glauque, le plaisir de s'enfoncer dans une réalité la plus sombre possible, avec des détails sur la descente aux enfers des deux héros dont je me serais bien passée. Je n'aime pas les livres qui ressemblent à un article de la DH et là, même si c'est écrit de façon correcte, je n'ai fait qu'assister à un journal qui s'étale sur les aspects morbides et négatifs de l'existence. Je ne doute pas cependant qu'il plaira à beaucoup puisque c'est souvent le genre de thème qui séduit les jeunes de mes classes.
 
"La guerre de Catherine" de Julia  Billet.
 
Julia Billet est la fille de l'héroïne dont elle narre l'aventure. L'histoire s'inspire donc de faits réels mais modifiés par la main d'une auteure qui a voulu avant tout raconter une histoire.
Rachel est élève dans une école où l'on expérimente une nouvelle méthode pédagogique. C'est la guerre. Rachel n'a plus de nouvelles de ses parents. Mais elle a deux amis qui lui permettent de faire l'impasse sur ce qui se déroule hors des murs de la "maison des enfants de Sèvres". Deux amis et une passion nouvelle pour la photo. Seulement la réalité est là et bientôt, elle jette la jeune fille sur les routes de France pour échapper à l'Allemand nazi. Rachel devenue Catherine devra oublier qui elle était pour survivre. Grâce à son appareil photo, elle se fait le témoin des violences et des beautés de cette guerre. Car il y a de la beauté dans les rencontres qu'elle fait, dans les gens qui de façon simple l'accueillent, au mépris du danger qu'elle fait planer sur eux.
Récit diablement bien écrit, le livre risque ici aussi de susciter la critique des jeunes par sa lenteur. Et pourtant, il mérite vraiment un détour et une analyse tellement l'évolution de Rachel/Catherine à travers son art est intéressante.
 
"Le cœur en braille" de Pascal Ruter.

Victor est un cancre. Il ne fait rien de bon à l'école. Lire est une torture. Les maths une source
d'incompréhension majeure. Pourtant, Victor est de bonne composition, il ne demande pas mieux que d'apprendre. Il retient d'ailleurs sans difficulté les 1001 détails concernant la Panhard, célèbre voiture aujourd'hui disparue pour d'autres marques plus rentables, vestige d'une époque désormais révolue.
Pour Victor, la vie n'est donc pas toujours rose. Heureusement, il y a Haïçam, un petit génie, fils du gardien de l'école. Et puis un jour, il y a aussi Marie-José. Marie-José qui a une QI drôlement élevé. Marie-José qui joue du violoncelle. Marie-José, allez savoir pourquoi, qui s'est mis en tête de collaborer à l'éducation de Victor.
Pascal Ruter tisse une jolie histoire sans prétention avec des personnages attachants. Je lui reproche juste de s'enliser parfois dans son récit. De le rendre long par certaines répétitions de situations. Et par des digressions pas toujours claires.
La couverture est adorable et illustre vraiment bien le roman. C'est elle qui m'a donné envie de découvrir le bouquin. Et même maintenant que je l'ai lu, elle suscite toujours en moi une émotion indéfinissable.
 
Voilà qui termine probablement mes pérégrinations dans l'univers Farniente 2014 dont je souligne la qualité et la pertinence de classement d'âge.
 

 

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