mardi 3 septembre 2013

Lady Hunt de Hélène Frappat

La présentation en quatrième de couverture avait retenu mon attention pour ce premier livre de ma rentrée littéraire.
"Laura Kern est hantée par un rêve, le rêve d'une maison qui l'obsède, l'attire autant qu'elle la terrifie.
En plus d'envahir ses nuits, de flouter ses jours, le rêve porte une menace : se peut-il qu'il soit le premier symptôme du mal étrange et fatal qui frappa son père, l'héritage d'une malédiction familiale auquel elle n'échappera pas?
D'autres mystères corrompent bientôt le quotidien de la jeune femme [...]. Tandis qu'elle fait visiter un appartement de l'avenue des Ternes, Laura est témoin de l'inexplicable disparition d'un enfant. [...]"
 
Il n'en fallait pas plus pour frapper mon imagination et me donner envie d'ouvrir ce livre publié chez Actes Sud, dans ce format que j'apprécie tant.
Malheureusement, mon plaisir s'est arrêté là. Je n'ai absolument pas accroché au style de l'auteure. Trop hermétique pour moi. Pourtant, il y a d'excellentes idées : Laura Kern est une jeune femme dont les doutes ont de quoi susciter l'émoi, angoissée qu'elle est à l'idée de souffrir de cette maladie qui a poussé son père au suicide et qui a convaincu les gens qu'il était un ivrogne. Ce père est une figure omniprésente dans l'esprit de Laura et de sa sœur. Il les hante. Il les terrifie par ce qu'il leur a probablement transmis. Il existe des tests qui permettent d'être sûres, mais vaut-il mieux vivre dans l'incertitude et dans l'espoir ou dans la certitude de sa mort?
Les dialogues, quand il y en a, sont vifs et très humains.
Mais voilà, il n'y a pas tant de dialogues que cela et le reste est à mes yeux formulé dans une prose récalcitrante à se laisser déchiffrer. D'autant plus que tout le livre est scandé par un poème en anglais de Tennyson dont nous n'avons pas la traduction tout au long du livre. Et mon anglais n'est guère suffisant pour traduire et cerner toute la saveur de ce poète. Cela m'a vraiment freinée. Le fait de trouver sa traduction tout à la fin du livre, comme une révélation suprême, n'a pas été un soulagement, juste une frustration supplémentaire qui n'a en rien réglé les difficultés que j'ai éprouvées à entrer dans un univers qui m'était totalement étranger. Jusqu'au bout, j'ai cru que je parviendrais à dissiper les brumes de mon incompréhension. Il n'en a rien été.
Je ressors donc de ce livre sans en avoir rien retiré, rien d'autre que le sentiment d'être passée, peut-être, à côté de quelque chose.
Ou peut-être pas...
 
Un extrait :
 
" Dans l'allée, je trébuche et tombe à genoux.
Les bras métalliques de la grille se referment, clac!
Je suis dedans.
Je ramasse des poignées de cailloux et remplis mes poches.
Prisonnière, dedans.
J'attrape un caillou au fond de ma poche, je lève le bras, et je vise.
Brume, brume, brume...Où te caches-tu, petite brume?
La brume est dedans!
Les murs, les fenêtres, le toit recrachent des vapeurs de brume.
Feu! En plein dans la fenêtre au rez-de-chaussée, je tire!
LA MAISON A MAL!
Feu!
Une poignée entière de graviers sur les fenêtres, les murs, le perron.
Cri de joie!
LA MAISON RIT!
LA MAISON SE MOQUE!" 

1 commentaire:

  1. Je voulais le lire mais maintenant, je ne suis plus sûre du tout. L'extrait me rebute pas mal aussi.

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