dimanche 30 novembre 2014

#MRL14 : J'ai bien aimé me blottir " Sous les couvertures" de Bertrand Guillot !

L'amoureuse des livres que je suis ne pouvait pas ne pas s'arrêter sur cette 4ème de couverture : "Un samedi soir, une librairie de quartier. Comme toutes les nuits, sitôt le rideau tombé, les livres s'éveillent et se racontent leurs histoires... Mais ce soir, l'heure est grave : les nouveautés viennent d'arriver, et les romans du fond de la librairie n'ont plus que quelques jours pour trouver un lecteur!"
 
Alors, quand Priceminister m'offre l'opportunité de choisir un livre dans le cadre de son opération "Rentrée littéraire 14", je n'hésite pas longtemps et je clique volontiers sur un livre dont la couverture  n'est pas sans me rappeler la première édition d'Anna Gavalda, "Ensemble c'est tout", ce qui fait battre mon cœur un peu plus fort, et dont le thème semble en tout point réjouissant. Après tout, ce n'est pas si souvent que les livres ont leurs mots à dire et tiennent le premier rôle!
 
Après le clic vient l'attente ( je fais partie des "master zen" reconnus par Olivier Moss, notre serviteur dans cette énorme organisation) et le doute : ai-je bien choisi?  Et puis, enfin! La couverture fait enfin son apparition: emmitouflée dans son carton de protection, elle me fait de l'œil depuis le fond de ma boite aux lettres. Vite, achever le bouquin en cours : je m'en voudrais de ne pas rendre ma critique dans les temps.
 
Mais je me suis inquiétée pour rien. En effet, les pages se sont révélées aussi agréables que la couverture et je n'ai pas vu passer le temps en leur compagnie.
 
J'ai ainsi fait la connaissance de "Grand", de "Junior", de "Conteur". J'ai appris à quoi servaient les classiques. J'ai découvert la cruauté de l'économie littéraire avec ses nouveautés alléchantes, placées sur des podiums comme des stars, laissant dans l'ombre du pilon des petits trésors n'ayant pas trouvé critique positive à leur pied. Triste et injuste sort contre lequel il est temps de se révolter.
 
Je ne me suis pas ennuyée dans cette lecture, et même si certains passages peuvent paraître un peu longuets, je ne me suis ni essoufflée ni lassée de cette intrigue qui a le mérite d'être originale et tout à la fois décalée et très moderne.
 
L'auteur mêle habilement la voix des livres et celle de personnages humains sans que cela choque ou dérange. Et puis, il y a quelques trouvailles qui à elles seules méritent que l'on s'arrête : je pense notamment à la rencontre entre la tablette numérique et les livres en révolte. Et à cette incompréhension entre deux mondes qui n'ont rien en commun. Irrésistible !
 
Certes, je ne peux crier au chef d'œuvre et au génie, mais Bertrand Guillot a réussi le pari de m'attacher à son histoire tout au long de ses 176 pages.
 
Et puis, l'objet lui-même est agréable. Publié par les éditions Rue Fromentin, "Sous les couvertures" est d'un format confortable - ni trop grand, ni trop petit, il se tient facilement, y compris sous la couette, sans provoquer d'abominables crampes dans le poignet ou le bras. Ni prendre toute la place sur l'oreiller
 
Bref, je ne peux que vous recommander une petite halte sur ce titre. Tout y est réuni pour passer un moment aussi réjouissant que prêtant à la méditation.
Merci, Priceminister :-)

vendredi 12 septembre 2014

Muchachas 1 - #KatherinePancol

J'ai hésité longuement lorsque la sortie de Muchachas a été annoncée. J'avais dévoré la trilogie précédente. J'avais peur d'être déçue.
J'ai lu des chroniques qui en parlaient. Pas très enthousiastes. J'ai décidé de laisser le bouquin à d'autres.
Et puis voilà que mon cher et tendre m'offre le volume 3, persuadé que j'avais déjà lu les deux autres tomes.
Hum...
Me voilà bien embêtée et... obligée de faire appel à l'ami amazon pour combler l'erreur de jugement.
Mise au pied du mur en quelques sortes. Comme si une volonté supérieure me ramenait vers le droit chemin.
Les livres sont arrivés.
Je les ai rangés sur une étagère. Je ne suis pas de celle qu'on manipule si facilement. J'avais d'autres chats à fouetter, moi! : des lectures "sérieuses" pour préparer ma rentrée scolaire et faire lire mes ados.
J'ai voulu commencer un dernier livre qui trainait sur mes étagères, en ignorant ostensiblement la brique orange qui me faisait de l'œil.
Peine perdue. J'ai abandonné l'autre livre 24 heures après et je me suis jetée goulûment dans les pages de Muchachas... que j'ai terminé en deux jours environ.
N'en déplaise à certains, j'ai adoré!
Le roman est bien écrit, de bout en bout. Je n'y ai pas retrouvé certaines exagérations que j'avais reprochées à certains passages des tomes précédents.
Ici, cela sonnait juste.
Et surtout, surtout, j'ai vraiment beaucoup aimé découvrir de nouveaux personnages : Stella et Tom, Adrian, Léonie, Ray Valentine.
J'ai beaucoup apprécié aussi la note finale de Katherine Pancol qui explique comment son histoire est née.
J'ai mieux compris aussi pourquoi les personnages de la précédente trilogie faisaient des incursions dans ce récit qui, a priori, ne les concernaient pas. Visiblement, ils se sont glissés dans l'histoire et l'auteure n'est pas parvenue à les faire taire. Et même si je n'ai pas trouvé utile leur présence, je ne peux que sourire face aux facéties de ces personnages que le lecteur imagine bien sages et disciplinés et qui, en fait, n'en font jamais qu'à leur tête.
Il me faut à présent vous laisser... le tome 2 m'appelle à corps et à cris! Je sais maintenant qu'il est vain de vouloir lutter.
 

Des lectures plein la tête

Après avoir participé au jury du livre de poche pour le choix du meilleur polar, je me suis sentie deux envies impérieuses : lire pour le plaisir et ne pas critiquer :-)
Difficile dès lors de faire concilier cet état d'esprit avec la tenue de mon blog.
Pourtant, j'ai fait quelques jolies découvertes :
le tome 2 de "Reckless" que j'ai dévoré d'une traite et dont la fin m'a fait crier au scandale et piétiner de rage de n'avoir pas la suite, tout de suite; des romans pour mes ados à ajouter aux propositions lectures de cette année : "Sweet sixteen" et "La Décision", par exemple. Deux romans qui m'ont touchée pour la justesse de leurs propos.
"On n'a rien vu venir", roman à 7 voix publié par les Editions Alice. Un roman que je compte exploiter avec mes classes en histoire, pour aborder la démocratie face aux régimes totalitaires.
J'ai savouré "Un tout petit rien" de Camille Anseaume, un bien joli récit où le lecteur sourit en permanence.
J'ai lu "Les Revenants". J'ai adoré le début, détesté la fin.
 
Bref, je me suis laissée submerger par la lecture.
Et puis, me revoilà, histoire de faire coucou sur la trame. de dire que La Plume et l'Ecrin vit toujours. Qu'elle avait juste besoin de souffler une peu.
Et vous?

mercredi 30 juillet 2014

@ActesSud @Freddeghelt : Laissez-vous emporter dans "les brumes de l'apparence"

J'ai un faible pour Frédérique Deghelt. D'abord parce qu'elle publie chez Actes Sud des livres dont les couvertures attirent irrésistiblement mon regard. Ensuite parce que j'ai adoré "La grand-mère de Jade", enfin parce que j'aime son style.
Du coup, je n'ai pas pu résister lorsque j'ai croisé "Les brumes de l'apparence" dans les rayons de ma librairie habituelle.
Je l'ai sagement placé dans ma PAL pour les vacances. Pour savourer et profiter pleinement.
Ce que j'ai fait.
Les premières pages m'ont emportée très rapidement et je me suis laissée embarquer dans l'aventure de Gabrielle.
Gabrielle a 40 ans et une vie bien remplie. Elle organise des événements, elle habite à Paris, elle a un mari qui pratique la chirurgie esthétique et un grand garçon, Nicolas. Elle a tout pour être heureuse et ne changerait rien à sa vie pour tout l'or du monde.
Seulement voilà, un coup de fil lui apprend qu'elle hérite d'une vieille maison et d'une forêt perdues au fin fond de nulle part. Gabrielle s'organise pour se débarrasser au plus vite de l'encombrant bien. Mais c'était sans compter sur l'inattendu qui va bousculer toutes ses certitudes...
 
" J'ai quarante ans, j'ai passé la moitié de ma vie à combattre un père-mère, et l'autre moitié à élever un fils. Dans un cas comme dans l'autre, je crois bien que j'ai échoué. Même si mon échec a des airs de réussite. Mon père continue à avoir toujours raison quand il joue la mère poule et mon fils ne cesse jamais de me dire que j'ai tort. Quant à mon homme, chirurgien esthétique de renom, je guette avec angoisse le matin où il me regardera en évaluant le coût et le temps des travaux. [...] Revenir au début de l'histoire, c'est me revoir avec tout ce qui compose ce moi-même rassurant et construit. Cette appartenance à ce qu'on croit nous appartenir. Mon mari, mon enfant, mon père, mon métier : mes mots pour les décrire, cet humour distancié, ce confort caustique qui laisse croire qu'on est honnête parce qu'on sait rire de soi-même."
Gabrielle est un personnage qui m'a beaucoup parlé. Peut-être parce que je m'approche moi-même des quarante ans. Sans doute aussi par cette remise en question qui va lentement mais rudement la transformer. J'ai aimé cette manière que l'auteur a choisie de venir mettre à mal ses certitudes. De la bousculer dans ses convictions. Car c'est un peu le jeu de notre vie à tous, être sans cesse remis en cause, en question.
 
A côté de ce personnage, il y a l'aspect surnaturel de l'histoire. J'ai eu peur de ne pas accrocher mais au fond, ça ne m'a pas posé problème. Et je souligne les remerciements de l'auteur en fin d'ouvrage " l'auteur tient à remercier les fantômes qui ont accompagné chaque jour ce roman en se manifestant par des signes relativement clairs". Cette phrase m'a semblé justifier pas mal d'éléments présents dans ce roman et m'a permis d'en accepter une certaine réalité.
 
Alors, crierai-je au génie? Certes, le roman m'a tenue en haleine et ses personnages resteront en ma compagnie encore longtemps ( comme souvent avec les livres de l'auteur) mais il reste ce défaut que je retrouve trop souvent ( à l'exception de la grand-mère de Jade) chez Frédérique Deghelt, c'est son goût prononcé pour la morale explicite. Cela l'entraîne dans de longs monologues justificatifs à mon sens absolument inutiles. Quel dommage d'imposer ainsi à son lecteur une signification, un chemin tout tracé. Il me semble que si la liberté nous était laissée de choisir le sens que l'on veut donner au vécu des personnages, l'histoire gagnerait en force. Et puis, le style est tellement bon quand elle oublie de nous faire la leçon :-)
 
Un bon roman, donc, mais avec des passages à lire "les yeux fermés" pour ne pas se lasser...
Allez, un passage que j'ai particulièrement aimé, dans le métro parisien:
" [...] D'autres voyageurs montent en riant, ils saluent tout le monde. L'un s'adresse à ma voisine : "Ah, vous lisez le Goncourt des lycéens de l'année dernière? J'ai hésité à l'acheter. Vous comprenez, une histoire de recluse au XIIè siècle, ça m'effrayait un peu. - Ah non, répond la femme avec passion, n'hésitez plus, c'est merveilleux. Il lui arrive un nombre incroyable d'aventures entre ses quatre murs, et quelle écriture sublime! - Moi j'avais adoré son histoire de cœur cousu, son premier livre", intervient une autre dame de l'autre côté du siège. Autour de nous, tout n'est que brouhaha joyeux. On s'interpelle, on papote, et si l'on s'apostrophe, c'est avec humour. "Cher monsieur, j'avais un pied avant que vous ne décidiez de l'écraser. - Oh, pardon, madame. Justement j'allais demander votre main, ce n'est pas le pied d'être aussi maladroit dans un cas pareil." La femme rit et lui assure qu'il est pardonné."
 
Jubilatoire, non?  

lundi 28 juillet 2014

@pocket_jeunesse : J'ai aimé "Le Prince des nuages" de Christophe Galfard :-)

Décidément, les romans illustrés me font de l'œil et me séduisent! "Le prince des nuages" n'échappe pas à ce constat. Voilà un livre qui me faisait envie en raison des échos glanés sur le net et à cause ( ou grâce) à sa couverture absolument irrésistible. Les premières pages trouvées sur Amazon avaient fini de me décider à craquer. On y découvre Tristam en pleine interrogation de sciences et qui sue
sang et eau pour trouver les bonnes réponses alors que devant, son meilleur ami Tom gratte comme un forcené pour noter tout ce qu'il a engrangé dans sa tête.
J'ai bien aimé cette introduction qui n'a pas été sans me rappeler quelques souvenirs de souffrance sur mes propres copies de math lorsque j'étais encore du côté des élèves.
 
Mais en dehors de cette interrogation me demanderez-vous, ça parle de quoi? La quatrième de couverture nous révèle ceci :
 
"Tristam vit à 2000 mètres d'altitude, sur un nuage. Son village a été créé loin de tout pour cacher Myrtille, la fille du dernier homme à oser lutter contre le cruel seigneur du Royaume des Nuages. Tristam est un cancre et ses rêves d'aventures déplaisent autant à ses professeurs qu'à ses camarades. Mais le jour où l'armée du despote retrouve son nuage et arrête ses habitants, seuls Tristam et Tom, son meilleur ami, réussissent à s'échapper. Ces derniers comprennent soudain le sinistre dessein du despote : transformer le climat de la planète et l'utiliser comme une arme de guerre. Afin de retrouver Myrtille et de combattre le tyran, les deux garçons devront parcourir le ciel et en comprendre le fonctionnement. Pour cela, Tom ne pourra compter que sur son intelligence et Tristam sur son courage."
 
Le Prince des nuages se lit facilement. C'est vraiment un roman jeunesse. L'intrigue est assez simple, le récit est construit sans difficulté particulière, on peut facilement s'identifier aux personnages.
 
 
 
 
 
Ce qui m'a le plus plu, c'est l'insertion de passages explicatifs de nature scientifique. Sur les orages, sur les nuages, sur l'eau, sur le soleil. J'ai appris plein de choses et j'ai pu en faire profiter ensuite mes filles de 5 et 7 ans. C'est donc bien vulgarisé.
 
Rien que pour cela, je le recommande. Peut-être vous donnera-t-il, comme à moi, l'impression de ne plus être le cancre qui se cache au fond de la classe :-)

@livredepoche #PLLP : la sélection de juillet et un bon moment en compagnie de "Quatre racines blanches"

La fin de cette aventure se profile doucement et je dois dire que la sélection pour les mois de juillet et d'août était alléchante.


Pour juillet, j'avais le choix entre "Soudain trop tard" de Carlos Zanon, un roman qui se passe à Barcelone : " Un bar de quartier populaire, à l’aube. Epi, petite frappe notoire, fracasse le crâne de son ami Tanveer, puis s’enfuit retrouver Tiffany, la femme pour laquelle il a commis l’irréparable. Son frère, Álex, tente de le retrouver et de l’aider. Mais de quel secours peut être un ancien toxicomane schizophrène ? Soudain trop tard est le récit de la journée et de la nuit qui ont précédé le meurtre, et où tout a basculé. Sur fond de misère sociale, dans une ville touchée par la crise, émerge toute une galerie de petites gens marginalisés, personnages tragi comiques et terriblement touchants, occupés à survivre, entre optimisme et désespoir."
 
J'avoue que la sauce n'a pas pris avec ce roman malgré un résumé qui me semblait prometteur. Le style surtout m'a rebutée. Et une difficulté terrible à entrer dans l'histoire. Exit donc pour ce polar.
 
 
Ensuite, il y avait "Une terre si froide" d' Adrian McKinty.
"1981, Irlande du Nord. Bobby Sands vient de mourir. Le pays est sous haute tension, Belfast à feu et à sang. A Carrickfergus, deux homosexuels sont tués, main gauche arrachée. La piste d’un serial killer semble évidente. Mais le sergent Sean Duffy sait que les apparences sont souvent trompeuses, lui qui incarne un paradoxe en Ulster : il est flic et catholique."
 
J'ai beaucoup aimé le style de cet écrivain. Les personnages sont humains, crédibles. On se voit les suivre dans la ville, dans cette enquête. La plongée au sein d'une Irlande du Nord en pleine crise était un pari intéressant. Mais de circonvolutions en  révolutions, l'auteur m'a finalement lassée et perdue. C'est dommage car je pense que je suis passée à côté de quelque chose...
 
 
 
 
 
 
Enfin, j'ai attaqué "Quatre racines blanches" de Jacques Saussey. L'auteur nous emmène au Canada.Daniel Magne, officier de police à Paris, est en voyage professionnel au Québec. Il représente la France dans un congrès qui va se tenir à Montréal et qui rassemblera les polices des pays francophones. Seul témoin du meurtre d’un de ses collègues canadiens et de l’enlèvement d’une femme, il est sollicité par l’inspecteur-chef Anatole Lachance de la Sûreté du Québec pour l’aider à identifier les assassins. Peu après, le corps supplicié de l’inconnue est découvert à l’entrée de la réserve mohawk de Kanawaghe sur la rive du Saint-Laurent. Avec sa coéquipière et compagne Lisa Heslin qui l’a rejoint, Magne se lance dans une enquête hors juridiction particulièrement délicate et périlleuse. Sans le savoir, ils viennent de mettre les pieds sur le territoire de l'un des criminels les plus dangereux du Canada."
Ce qui tombe bien car j'aime bien ce pays. J'avais donc un a priori plutôt positif en entamant ma lecture. D'autant que le résumé de la quatrième de couverture n'était pas sans m'évoquer un roman de Fred Vargas ( sous les vents de Neptune). Regardez plutôt : "
Encore un petit coup de pouce pour la lecture de ce roman. Seulement, les a priori peuvent jouer dans les deux sens et se retourner contre l'auteur dont on attend dès lors beaucoup.
Jacques Saussey s'en sort très bien face à ce challenge. Ses personnages sont sympathiques sans être caricaturaux. L'intrigue est très bien menée et je n'ai éprouvé aucune lassitude dans ma lecture. J'ai beaucoup aimé cette plongée dans le quotidien d'un Québec inhabituel où les gangs s'opposent et où les indiens se déchirent dans un monde qui ne leur a laissé aucun espace de liberté. Un roman où les enquêteurs doivent aller à la rencontre de l'autre et de soi-même ce qui lui confère un petit côté initiatique nullement désagréable. J'avais enfin mon lauréat :-)
 
 

dimanche 6 juillet 2014

Faites un voyage extraordinaire @GlenatBD en compagnie de Noémie et Emilien !




J'avais envie de changer un peu le style de mes lectures BD du moment et la couverture du "Voyage extraordinaire" de Filippi et Camboni m'a fait de l'œil.




Les articles de Plume de Cajou au sujet de la littérature Steam-Punk ont également joué leur rôle. Je ne me voyais pourtant pas me lancer dans ce genre avec un roman ( aucun ne m'attirait, il me faut l'avouer) mais avec une BD... Pourquoi pas?


Et bien, j'ai bien fait!



Le "voyage extraordinaire" est une très chouette BD. Il y a de l'action, des rebondissements, des surprises, des détournements, des clins d'œil. Certes, le dessin n'est pas toujours égal en terme de qualité ( enfin, je trouve) surtout en ce qui concerne le dessin des personnages mais par contre les décors sont à couper le souffle!


L'histoire est sympa : dans une Angleterre tourmentée par la guerre ( nous sommes en 1927, premier détournement), deux enfants attendent leurs parents dans un internat en menant à bien leurs expériences au grand dam du directeur. Aussi, quand on lui annonce que les deux garnements partent en vacances dans leur famille se sent-il relativement soulagé.
Pour Noémie, c'est l'occasion de retrouver des parents avec lesquels elle n'a pas eu de contacts pendant trop longtemps. Pour Emilien, c'est le moment d'apprendre que son père a disparu.
En compagnie d'une préceptrice bien mignonne et surtout particulièrement dégourdie, les deux enfants vont se lancer dans l'enquête en s'inscrivant au concours Jules Verne. Mais l'inscription ne sera pas le plus difficile. Car la troisième force cherche visiblement aussi à mettre la main sur le père d'Emilien. Et elle dispose de redoutables robots pour mener à bien sa quête. Heureusement, les enfants ne manquent pas de ressources pour affronter les dangers qui les menacent. Et puis, eux aussi ont leurs alliés. Enfin, du moins le croit-on...

Trois albums ont déjà été publiés et je les ai lus avec un égal bonheur...
 


samedi 5 juillet 2014

Concept : Le jeu à ne pas manquer

Mon homme, toujours en veine de me dérider le pauvre, a déniché un petit bijou qui occupe à présent régulièrement nos soirées, entre amoureux ou entre amis.
Il s'agit de CONCEPT.

Quelle est l'idée?
Tout repose sur un moyen de communication inédit : il faut faire découvrir une idée, un titre, une citation à vos amis au moyen de symboles.
Sans parler.
C'est génial!
Au départ, quand on entend les explications des règles, on doute. On se demande où l'on veut en venir. Et puis on essaie.
Et on se retrouve une heure plus tard sans avoir vu le temps passer, à se creuser les méninges pour trouver LA solution à l'énigme proposée.
Ce qui est d'autant plus génial, c'est que le matériel est archi simple : un plateau avec des dessins. Des points d'interrogation et d'exclamation de couleurs différentes et des petits pions carrés dans les mêmes couleurs.
Il ne reste plus qu'à jouer avec les dessins pour décomposer le message à faire deviner.
Retenez bien ce nom car c'est à coup sûr un jeu qui marquera les esprits. La preuve ? Il a été nommé Spiel des jahres en Allemagne et jeu de l'année en France. Excusez du peu :-)
Merci Repos Production!

Douce nuit, maudite nuit ~ Seth Grahame-Smith

" Le Spectre d'Antioche, le cauchemar de Judée, l'épine dans le pied d'Hérode? Balthazar s'est vu attribuer bien des surnoms, alors qu'en vérité, il n'est qu'un voleur un peu plus ambitieux et un peu plus chanceux que les autres. Cette fois, pourtant, trop d'ambition et trop peu de chance l'ont mené directement dans les cachots de Jérusalem, où il rencontre Gaspard et Melchior, deux bandits de grand chemin qui doivent eux aussi être exécutés au matin. Mais Balthazar a un plan. Un plan qui finira par les conduire à Bethléem dans une certaine étable, où se cache une certaine famille, alors que brille dans le ciel une certaine étoile? Oubliez tout ce que vous croyiez connaître sur la Nativité et laissez-vous embarquer pour une grande aventure pleine de bruit et de fureur à travers la Judée de l'an 1 !"
 
 
Remporté lors d'un concours organisé par les éditions J'ai lu ( que je remercie encore, d'ailleurs), je suis restée un peu dubitative devant ce résumé. Qu'allais-je bien pouvoir découvrir en lisant cet ouvrage?
Eh bien, Seth Grahame-Smith est parvenu à me réconcilier avec l'histoire biblique! Croyez-le ou pas mais je me suis plongée dans ce livre comme dans un véritable bain de jouvence. C'est bien écrit, c'est très prenant. C'est souvent drôle. C'est parfois barbare et cruel. Bref, il y a absolument tous les ingrédients nécessaires pour que la magie opère.
En tout cas, avec moi, ça a très bien fonctionné!

Le premier oublié ~ @CYRILMASSAROTTO


Voilà encore un livre qui traînait sur mon étagère depuis un bon moment sans que je trouve le temps de le lire. Toujours dans un besoin de fuir les polars imposés par le PLLP et ma qualité de jurée consciencieuse, j'ai plongé sans hésiter sur "Le premier oublié" de Cyril Massarotto et je l'ai dévoré en quelques heures.
" Depuis quelques mois déjà, Madeleine oublie. Oh, des petites choses, rien de bien inquiétant. Jusqu'au jour où elle s'aperçoit qu'elle a oublié le nom de son mari. C est Thomas, son fils, qui lui apprend que son époux est mort, il y a près d un an. Le diagnostic tombe : sa mère est atteinte d Alzheimer."
Terrible histoire que celle de Thomas qui prend soin de sa maman et qui nous confie ses peurs, ses inquiétudes face à cette terrible maladie qui ronge le cerveau de celle qui l'a mis au monde. Qui nous confie également à quel point la mort de son père un an plus tôt l'a profondément blessé et laissé comme orphelin.
 
Terrible histoire que celle de Madeleine qui se voit perdre doucement perdre contact avec la réalité.
Cyril Massarotto réussit l'exploit de parler d'un sujet délicat avec finesse et pudeur. Sans jamais tomber dans le pathos ou le larmoyant.
J'ai aimé les personnages et la construction du récit autour des voix de Thomas et de Madeleine, une construction qui apporte une forme de suspens et nous donne des réponses à la fin, des réponses pleines de poésie.
 
Un livre profondément émouvant qui m'a laissée au bord des larmes. Et que j'ai aussitôt confié à une collègue qui se trouvait près de moi à la fin de ma lecture et qui a eu envie de découvrir cette perle.
Une perle que je compte mettre entre les mains de mes élèves dès la rentrée de septembre.

Miss Peregrine et les enfants particuliers ~ Ransom Riggs

Encore un livre à déguster tant pour son contenu romanesque que pour ses illustrations! Ransom Riggs est parvenu à m'accrocher à cette histoire sur laquelle je lorgnais depuis un bon moment sans
me décider à franchir le pas de l'achat. Je ne savais pas trop quoi à m'attendre. S'agissait-il d'un roman accessible uniquement aux jeunes enfants? Pas du tout, je dirai même qu'il faut être un bon lecteur pour comprendre toutes les finesses de l'intrigue qui mélange réalité et univers fantastique, et où les horreurs de la seconde guerre mondiale jouxtent un monde où les monstres sont réels mais pas ceux que l'on pense. Et c'est là la force de ce bouquin : le lecteur est persuadé qu'une explication rationnelle va venir tout clarifier, va corriger le tir de ces récits étranges et fascinants racontés par un grand-père un peu dérangé. On soutient le héros, Jacob ( un prénom visiblement à la mode dans les romans jeunesse), dans son désir de rallier le clan de ceux qui sont de plain-pied dans le vrai monde. Et qui dénigrent, voire méprisent l'aïeul pour ses propos délirants.
On souffre avec lui lorsque ses repères tombent avec la disparition tragique de ce personnage haut en couleurs.
Et on attend le dénouement avec impatience.
 
Etes-vous prêts à rencontrer les enfants particuliers?

Reckless ~ @CorneliaFunke

Avec tous ces polars rendus obligatoires par la participation au PLLP, je me sens parfois écœurée et j'éprouve le besoin de vadrouiller vers d'autres rivages littéraires. C'est ainsi que je me suis plongée dans "Reckless".
Toujours à la recherche de bouquins susceptibles de plaire à mes élèves, je suis tombée sur le résumé
plus qu'appétissant de l'ouvrage. Et comme je savais l'auteure digne de confiance pour avoir lu " Cœur d'encre", je n'ai plus trop hésité. Surtout en voyant la couverture. Je dis Waouw ! Et c'était sans avoir vu les illustrations à l'intérieur du livre. Là encore, je dis waouw!
Je suis décidément de plus en plus sensible à ces images qui viennent soutenir la lecture. Le livre devient un véritable objet artistique qu'il me parait bon de défendre. Je le crie donc haut et fort : lisez Reckless!
 
" En découvrant un monde extraordinaire derrière le miroir de leur appartement new-yorkais, Jacob Reckless pensait avoir trouvé la liberté. Mais cet univers fascinant est aussi dangereux et, un jour, Will, son jeune frère, déjoue la vigilance de Jacob et le suit à travers le miroir. Victime d'un maléfice, il se transforme en monstre, brisant ainsi le cœur de celle qu'il aime... Reckless n'a que deux jours pour le sauver !"
C'est bien écrit, c'est prenant, c'est joli.
Que demander de plus?
De l'aventure?
Le livre en regorge.
De la magie?
Elle vous brûlera les doigts dès que vous aurez tourné la première page!
Des personnages attachants?
Attendez donc de rencontrer Jacob et la renarde. Et de savoir ce qu'il advient quand on boit de l'eau d'alouette... :-)
 
Je vous envie si vous n'avez pas encore croisé le chemin de cet univers. Vous avez encore tout à découvrir!
 

@livredepoche : PLLP - La sélection du mois de juin

Cocorico! Je peux clamer que cette fois-ci, mes lectures se sont révélées positives! Contrairement à mon dernier article, je ne vous présenterai pas mes lectures dans leur ordre chronologique mais par ordre de préférence.

" Le sable était brûlant" de Roger Smith est un thriller habile où l'on suit Robert Dell dans sa quête pour venger le meurtre de sa femme et de ses enfants et pour prouver son innocence. " Commence alors une traque infernale à travers une Afrique du Sud où la violence côtoie la misère et l'archaïsme tribal." Dans son périple, il croise des personnages peu reluisants comme Inja Mazibuko ou son propre père mais aussi d'autres destins chaotiques : celui de Sunday promise à un mariage avec l'assassin de ses parents ou encore celui de Disaster Zondi qui hésite entre la voie de la facilité ou le combat pour le bien.
 
J'ai trouvé que le roman était intéressant mais terriblement lent, avec des méandres dans lesquels je me suis parfois perdue. C'est d'autant plus dommage que l'auteur montre une Afrique du Sud rongée par la corruption et les superstitions, un visage que l'on pourrait croire anachronique mais qui, je le pense, révèle combien les êtres humains peuvent osciller entre modernité et traditions dangereuses. Un roman dur pour le moral.
 
 
"Amy et Nick forment en apparence un couple modèle. Victimes de la crise financière, ils ont quitté
Manhattan pour s'installer dans le Missouri. Un jour, Amy disparaît et leur maison est saccagée. L'enquête policière prend vite une tournure inattendue : petits secrets entre époux et trahisons sans importance de la vie conjugale font de Nick le suspect idéal. Alors qu'il essaie lui aussi de retrouver Amy, il découvre qu'elle dissimulait beaucoup de choses, certaines sans gravité, d'autres plus inquiétantes."
"Les apparences" de Gillian Flynn est construit autour de deux voix : celle d'Amy et celle de Nick. C'est à la fois la force et la faiblesse de ce roman. Une force car le lecteur est amené à se forger son opinion des deux personnages à travers ce qu'il découvre au fil des chapitres. Une force car cette construction nous oblige à repenser notre position en permanence. Gillian Flynn s'amuse à nous mener par le bout du nez et elle excelle dans ce petit jeu.
Une faiblesse néanmoins car j'ai trouvé que le jeu durait longtemps. Il y a toute une partie de l'histoire que j'ai trouvée lente et décousue.
Ce qui sauve le roman est la fin. L'auteur a su éviter les pièges d'une fin conventionnelle. En cela, je comprends le choix des jurés qui ont massivement voté pour lui.
 
Je lui ai pourtant préféré " Les fantômes du Delta" d'Aurélien Molas. Cette brique de presque 600 pages m'a tenue en haleine tout du long car l'auteur parvient à ne pas lasser et à tenir en haleine son lecteur jusqu'à la fin du récit. L'intrigue est originale, redoutable et conjugue les apports historico-politiques et les idées romanesques avec brio.
J'ai adoré suivre " Benjamin Dufrais et sa collègue Megan, membres de Médecins sans frontières, [qui] tentent de lutter contre la malnutrition et d’aider les réfugiés. Mais ils se retrouvent pris dans la tourmente d’intérêts géopolitiques qui les dépassent. L’enjeu ? Une fillette dont l’ADN peut changer le monde. Chacun veut mettre la main dessus. Face au cynisme des multinationales, que pèsent les idéaux de deux médecins humanitaires bien décidés à ne pas les laisser faire ?"
 
Je ne peux que vous encourager à lire ce récit qui vous entraînera sur les berges du delta où la duplicité de certains lutte avec la générosité et le dévouement d'autres.
Mon vote s'est aussi porté sur Molas car je voulais mettre en avant cet ouvrage, persuadée que les jurés privilégieraient Gillian Flynn, largement encensée par la critique.
 
 

@livredepoche : PLLP les romans du mois de mai

La sélection du mois de mai ne m'a pas vraiment séduite, force m'est de le reconnaître et j'ai voté plus par obligation que par réelle motivation cette fois-ci.

J'ai commencé par "Flic ou caillera" de Rachid Santaki parce que j'avais un terrible a priori le concernant et que je souhaitais en "finir" au plus vite. La raison de cet a priori? La couverture et sa
mention aguicheuse et prétentieuse au sujet de l'auteur considéré comme "le Victor Hugo du ghetto". Voilà le genre de déclaration que j'ai en horreur et rien que cela m'aurait empêchée d'acheter le roman. Cependant, je me suis engagée à lire tous les livres sélectionnés et j'ai donc pris mon courage à deux mains. Et je dois avouer que l'auteur - même s'il est très loin de Victor Hugo - possède une indéniable qualité quant il s'agit de construire une intrigue et un personnage. J'ai vraiment eu envie de comprendre la situation vécue par les protagonistes et j'ai tourné les pages de plus en plus vite pour découvrir ce qui allait leur arriver.

Medhi Bassi voudrait échapper au clan Bessama, caïds locaux de la drogue tandis que Najet, "flic et beurette" se bat avec ses origines". Ce sont des personnages attachants, tout au moins celui de Medhi que l'on voit lutter de toutes ses forces pour ne pas suivre le même chemin que celui de son frère.
Malheureusement, si j'ai tourné les pages de plus en plus vite, ce n'est pas seulement pour savoir ce qui va advenir des deux héros, c'est aussi parce que j'ai détesté le style employé pour raconter cette histoire. Le recours au verlan et à la grossièreté - sans doute révélatrice du milieu des cités - m'ont obligée à utiliser le glossaire sans trouver toujours la réponse à mes questions linguistiques. Ce langage, s'il se veut le reflet de la réalité, présente à mes yeux un double inconvénient : celui de ralentir la lecture et celui de stigmatiser le quartier des cités et donc de creuser davantage le fossé entre ceux qui en sont et ceux qui n'en sont pas.
 
Quoi qu'il en soit, ce choix a fini par me lasser et par gâcher complètement mon plaisir. 
 
Pour me changer un peu les idées, je me suis ensuite tournée vers "Désordre" de P. Hancock parce que son résumé m'assurait d'un univers radicalement différent : "Sonia, la quarantaine, mène une vie
solitaire dans sa jolie maison des bords de la Tamise. Son mari est souvent en déplacement et Kit, leur fille, est partie pour l'université. Lorsque Jez, 15 ans, le neveu de son amie Helen, frappe à sa porte pour lui emprunter un disque, Sonia, prise d'une pulsion inexplicable et obsédée par les réminiscences de sa jeunesse, décide de ne plus le laisser partir."
 
P. Hancock a su utiliser avec beaucoup d'efficacité la proximité de la Tamise pour élaborer son roman et surtout créer une atmosphère bien particulière. La psychologie des personnages baigne dans les brumes malsaines du non-dit. Sonia parvient à se rendre émouvante malgré la folie dans laquelle elle s'enlise sans cesse de plus en plus profondément et le lecteur est entraîné malgré lui dans les méandres de son esprit torturé par les souvenirs d'un amour de jeunesse et par la morosité de son quotidien. La romancière tire sur le fil de son intrigue et le lecteur se demande avec angoisse quand la tension deviendra à ce point insupportable qu'il finira par se rompre, enfin, dans une sorte de soulagement.
Cependant si le roman est bien mené, je ne suis pas une fervente des ambiances glauques et je me suis un peu embêtée.
 
J'ai terminé mon périple avec "une balade dans la nuit" de G. Pelecanos. J'y ai suivi Spero Lucas. "Ancien militaire qui à son retour d'Irak s'est reconverti en enquêteur. Il travaille pour un avocat qui le met en contact avec un client qui, depuis sa prison, gère son trafic de drogue. Ce dernier demande à Spero de retrouver des colis disparus."
Si j'écarte l'étrangeté du point de départ qui repose sur un non-respect total de la loi, j'ai apprécié ce récit. Vif, rapide et efficace, Pelecanos sait entraîner rapidement son lecteur sur les traces de ses personnages ( ouf!). Tout est là pour passer un bon moment de lecture : Spero est un vrai personnage, même si certains clichés lui collent à la peau. Des clichés qui font qu "une balade dans la nuit" rappelle d'autres livres du même genre. Raison pour laquelle je n'ai pas voté pour lui. Mais à défaut d'originalité, cela reste incontestablement un roman agréable à découvrir pour votre été.

mardi 29 avril 2014

Reckless @CorneliaFunke









Je suis plongée dans le premier tome de Cornelia Funke " Reckless. J'avais bien aimé le premier tome de la trilogie précédente "Cœur d'encre", découvert au hasard de mes recherches en bibliothèque. J'avais trouvé les idées de l'auteure originales.

Du coup, j'ai sauté le pas et j'ai acheté son roman.
Pour le moment, je ne regrette pas mon achat.
D'ailleurs, je reviens vous en parler bientôt ;-)

@livre de poche : PLLP Polar "Dans le jardin de la bête" VS "Ce que cache ton nom"

La sélection d'avril s'est révélée copieuse dans le nombre de pages à ingurgiter d'une part et dans le choix de thèmes communs aux deux romans puisque tous deux traitent du nazisme.

D'un côté, "Dans le jardin de la bête" d'Eric Larsson offre un retour sur l'année "1933. Sollicité par le président Roosevelt, William E. Dodd accepte d’être le nouvel ambassadeur américain à Berlin. S’il n’est pas diplomate mais historien, il a un solide atout : il est germanophone. Lorsqu’il débarque en Allemagne en juillet, sa femme et ses enfants l’accompagnent. Sa fille, Martha, 24 ans, succombe vite aux charmes du nazisme et plus particulièrement à ceux de Rudolf Diels, le chef de la Gestapo. Au fil des mois, les yeux de W. E. Dodd se dessillent. Il tente d’alerter le département d’Etat américain sur la vraie nature du régime. En vain. Martha, elle, s’éprend d’un espion russe, qui la convainc de mettre ses charmes et ses talents au service de l'Union soviétique. Thriller politique et roman d’espionnage, Dans le jardin de la bête nous introduit dans les coulisses du pouvoir nazi, grâce aux notes personnelles de William et de Martha Dodd, mises en scène avec brio par l’auteur du Diable dans la ville blanche."
 
A mes yeux, Eric Larson ne signe pas là un polar ni même un roman. Il s'agit plutôt de voix ressurgies du passé pour nous replonger dans le Berlin occupé par Hitler. Des voix qui protestent. Des voix qui admirent. Des voix qui acceptent. Des voix qui se taisent. Des voix qui trouvent des excuses, qui ne comprennent pas et qui minimisent. Des voix qui mentent aussi parfois. Le lecteur découvre leurs propos, sidéré. Il ne comprend pas. Il se révolte. Il aimerait bien se lever et protester. Pour changer le regard de ces gens qui ont laissé faire au nom de fallacieux prétextes financiers ou politiques. Et lorsqu'il pose son livre, il ne peut que secouer la tête devant les réalités de la diplomatie et de son cortège de turpitudes. Et espérer que les hommes retiendront les leçons du passé.
 
Le livre est excessivement bien écrit. Eric Larson maîtrise remarquablement son sujet et ses recherches minutieuses. A aucun moment le lecteur n'est tenté de mettre en doute ce qu'il lit.
C'est ce qui m'a permis d'arriver au bout des quelques 600 pages. Car si l'Histoire m'a happée et que je suis restée tétanisée face aux réactions des diplomates face aux horreurs nazies, j'avoue avoir moins accroché sur les infinis détails de la vie quotidienne de la famille Dodd. Certes, le fait de nous plonger dans le quotidien permet de mieux comprendre pourquoi certaines personnes n'ont pas protesté voire même ont soutenu le régime en place mais franchement, j'ai trouvé ça un tantinet longuet.
Je suis ressortie de là en me disant que je ne voterai probablement par pour ce livre que je classe pas dans la catégorie polar, loin de là.
 
C'est avec plaisir que j'ai lu les premiers chapitres de " Ce que cache ton nom" de Clara Sanchez. Vifs, entraînants. Je me suis réjouie par la perspective de cette lecture.
 
" Sandra, jeune femme d’une trentaine d’années, sans véritables attaches, enceinte d’un homme qu’elle vient de quitter, s’installe dans un village isolé de la côte est espagnole. Sur la plage où elle passe ses journées, elle fait la connaissance d’un couple d’octogénaires norvégiens, les Christensen. Rapidement, ils la prennent sous leur aile et la traitent comme la petite-fille qu’ils n’ont jamais eue. Mais un vieil homme tout juste débarqué d’Argentine va venir perturber cette belle entente : Julián, survivant du camp de Mathausen, révèle à Sandra le véritable visage des Christensen. D’abord méfiante, elle finit tout de même par se rendre à l’évidence. Le couple ne semble-t-il pas l’attirer chaque jour davantage dans ses filets ? Mais elle ne se rend pas encore compte que la connaissance de la vérité met sa vie en danger. À moins qu’elle ne lui donne un but, et lui permette de grandir…"
L'écriture est vive, le style rapide. C'est simple et efficace. Le livre change agréablement du ton très sérieux adopté par Eric Larsson. L'idée est intéressante. Le personnage de Julian est attachant par sa fragilité de vieux, veuf, rongé par le regret et par son passé, désireux de faire bien les choses, de laisser sa marque face à ses ex-tortionnaires.
Malheureusement, mon enthousiasme du début s'est rapidement essoufflé. J'ai trouvé que les personnages manquaient d'épaisseur, que l'histoire tournait en rond, comme si l'auteur peinait à trouver quoi  faire avec ses personnages. De nombreux éléments m'ont paru peu crédibles et cousus de fil blanc. Et je n'ai pas été convaincue par la fin. Mais alors, pas du tout!
 
C'est donc finalement vers Eric Larson que ma voix s'est reportée, pour ses qualités littéraires indéniables malgré les lenteurs du récit et malgré le fait qu'il n'entre absolument pas dans la catégorie visée par le Prix.

mercredi 2 avril 2014

opération #1blog1bd : Charly 9 - Richard Guérineau & Jean Teulé

Grâce à l'opération un blog, une BD de priceminister, j'ai eu la chance de découvrir l'adaptation BD du roman de Jean Teulé " Charly 9" par Richard Guérineau.
Je n'ai pas lu le roman de Jean Teulé mais je connais suffisamment cet auteur pour souligner que son esprit irrévérencieux est très présent dans cette BD remarquablement bien réalisée.
La période des guerres de religions fait partie de mes périodes historiques préférées lorsqu'elle est traitée de manière romanesque. J'ai notamment analysé la "Fortune de France" de R. Merle pour mon mémoire de fin d'études et je garde un souvenir particulièrement marquant de l'épisode de la Saint-Barthélémy.
 
Pour ceux qui ne sont pas férus de cette époque, nous sommes en 1572. La tension entre catholiques et protestants, malgré des tentatives politiques d'apaisement, conduit à un massacre la nuit du 24 août et prolongé par la vindicte populaire ailleurs en France dans les semaines qui suivent.
 
Episode complexe aux multiples ramifications, Jean Teulé prend le parti d'une version qui condamne Charles IX et sa mère à la responsabilité de cet acte.
 
Quoi qu'on puisse penser de ce choix, il reste que le portrait de Charles IX est terrible. La BD ici prend tout son sens par la force du dessin de Richard Guérineau, qui conduit le lecteur à cheminer aux côtés de ce roi faible et caricatural, sous la domination d'une mère qui ne l'aime pas.
Plusieurs passages de cette œuvre sont véritablement émouvants. L'effort de Charly pour faire entendre ses arguments face aux meurtres qu'on lui demande d'ordonner, ses piètres tentatives pour comprendre ce qu'il en est de cette décision et des conséquences dramatiques qu'elle implique mais aussi ces gestes qu'il a pour cette femme qui est la sienne mais qui ne parle pas sa langue, sa peur face à ce qu'il a ordonné et les conséquences pour son âme.
 
J'ai surtout beaucoup aimé la manière ironique dont est abordée la seule réaction possible par rapport à ce qui se révèle une véritable boucherie : celle de faire l'autruche et de se cacher de toute autre prise de décision.
 
C'est drôle, c'est bien dessiné. C'est irrespectueux. C'est perturbant aussi à certains moments lorsque l'auteur change le style de son dessin. J'avoue être revenue en arrière pour être certaine que ce n'était pas une erreur. Mais non, Guérineau ne nous offre pas une BD mais plusieurs. Et cette capacité à transformer complètement son trait force l'admiration. Même si personnellement, j'ai moins aimé ces parties-là.
 
Bref, c'est une excellent adaptation du style si particulier de Jean Teulé, avec des dessins tout à la fois émouvants, perturbants, caricaturaux et drôles.
 
Une mention spéciale pour le personnage de la femme de Charles IX que j'ai trouvé particulièrement bien pensée. Là où le reste n'est qu'excès, elle n'est que subtilité. J'approuve!
 
 
 

mardi 1 avril 2014

Libellules - Joël Egloff

C'est au cours d'un atelier d'écriture que j'ai entendu parler de ce livre pour la première fois. Notre animatrice en avait souligné les qualités littéraires et le style original.
J'ai attendu longtemps pour me décider à acquérir "les libellules" de Joël Egloff et puis Amazon me l'a livré et je l'ai dévoré en deux jours.
 
Le résumé en quatrième de couverture est on ne peut plus succinct et mystérieux : "Il y a, dans Libellules, un enfant qui grandit et sans cesse s’interroge, un père qui aimerait pouvoir lui répondre, il y a cette femme qui, du matin au soir, secoue son linge à sa fenêtre, il y a Kate, là-bas, en Antarctique, et la tragique histoire d’un chapeau à la mer…"
 
Pour une fois, aucune inquiétude de voir un moment clé révélé ici par mégarde. Et d'ailleurs, est-il possible de révéler un moment clé de cette histoire?
Car y a-t-il une histoire?
Personnellement, je n'en suis pas convaincue. Pourtant, je vous assure que j'ai lu l'œuvre en entier. Mais plutôt qu'une histoire, je dirais que l'auteur s'est trouvé des prétextes.
Des prétextes à écrire sur la vie et sur ces petits moments que l'on ne voit plus, sauf quand on a encore le regard tourné vers l'enfance. Un regard tout neuf qui s'émerveille de tout. Un regard qui interroge. Un regard qui voit mille mystères dans la banalité d'un geste tout simple.
 
Joël Egloff m'a éblouie. J'ai aimé son style, j'ai été touchée par ses anecdotes et ses drôles de récits farfelus et tendres.
Je ne peux pas vous raconter Libellules.
Je ne peux que vous encourager à courir vous procurer cet ouvrage dont le prix prête à sourire. C'est tellement rare la poésie de nos jours dans le quotidien qu'on aurait bien tort de bouder son plaisir, non?

lundi 24 mars 2014

Prix des lecteurs @livredepoche : le deuxième round se clôture!

Autant le mois dernier m'a vu plutôt embarrassée au moment du vote, autant ce mois-ci la décision sera limpide et rapide.
Le mois de mars a vu s'affronter deux romans radicalement différents.

 
 
D'un côté, " Citrus county" de John Brandon dont la 4ème de couverture annonce : " Dans la banlieue américaine de Citrus County, on est certes en Floride, mais bien loin des palmiers et des paillettes de Disneyland. Dans ce no man’s land digne d’un film des frères Coen, la vie est tout sauf douce : les adultes ne jouent pas leur rôle, les professeurs ne donnent plus l’exemple et l’air empeste le marécage. Alors comment ne pas déraper lorsqu’on découvre l’amour pour la première fois et qu’on est un adolescent élevé par un oncle malveillant dans une ferme à moitié insalubre ? John Brandon, d’ores et déjà comparé à Richard Ford, est la nouvelle voix du roman noir américain, une voix qui émerge de ses tripes et qui sublime la violence la plus insoutenable, tout en réduisant le rêve américain en miettes. Une grande claque littéraire. "
 
 
 
 
 
 
De l'autre, "Il faut tuer Lewis Winter" de Malcom Mackay: "Tueur
à gages, un métier que Calum MacLean prend très au sérieux. Ce qui fait de lui un pro, c'est son perfectionnisme. Une préparation prudente et minutieuse est essentielle à ses yeux Ainsi il pourra éviter de tomber dans les filets de la police et conserver non seulement sa liberté mais aussi son indépendance. Sur ce dernier point Calum est intraitable : préserver son statut de free-lance de la gâchette sans passer sous le contrôle d'un caïd. Mais voilà, il arrive à Glasgow comme ailleurs que les boss se déclarent la guerre et que l'on se retrouve pris entre deux feux…L’auteur a choisi une écriture comportementaliste, obsédante, avec un côté grinçant qui fait pétiller la narration. Si personne n’est vraiment sympathique dans cette intrigue serrée, le cynisme est résolument assumé et la causticité est savoureuse. Un excellent manuel de savoir-faire pour tueur en formation. Christine Ferniot, Lire."
 
 
 
Comme je ne suis que moyennement portée sur les histoires de gangster, j'ai débuté par Citrus County. Et je dois avouer que j'ai souffert. Dieu que j'ai trouvé ce livre lent, long et pénible. Pourtant, tous les ingrédients semblaient au rendez-vous pour faire de ma lecture un moment particulièrement plaisant : les personnages sont crédibles, l'atmosphère semble suggérer un crescendo inéluctable dans les actes de Toby, cet adolescent en mal de tout : de parents, de repères, de modèle.
Oui sauf que voilà, je n'ai absolument pas accroché à ce qui m'a paru une interminable litanie sur l'ineptie du monde qui nous entoure. Je ne supporte pas les gens qui écoutent pousser leurs cheveux et avec ces personnages, c'est un petit peu ce que j'ai ressenti. En gros, je n'ai pas du tout compris l'intention de l'auteur. Il y a sûrement une portée philosophique qui se cache derrière cette attente confuse dans laquelle John Brandon nous entraîne mais je n'y ai ressenti qu'un profond ennui. Cela étant, l'atmosphère morose qui baigne ce coin de Floride est particulièrement bien rendu et surtout ... très contagieux!
J'ai donc fermé ce livre avec un immense soupir de soulagement.
 
Un peu refroidie par cette mauvaise expérience, j'étais vaguement inquiète en entamant le deuxième livre de la sélection du mois.
Ma première réaction a été de me dire : ouf! ici, le style avance.
Et ce soulagement ne m'a pas quittée jusqu'à ce que je lise les derniers mots du roman. "Il faut tuer Lewis Carter" est agréable à lire. Le style est sans prétention mais vif, efficace et rapide. C'est un peu comme si l'auteur nous invitait à lire une interview. La psychologie n'est pas approfondie, il y a beaucoup de clichés mais l'idée d'un "manuel de savoir-faire pour tueur en formation" résume bien ce que nous avons en suivant Calum. Je ne peux pas dire que j'ai adoré, j'aime trop la construction de personnages solides pour crier au génie mais Malcom Mackay m'a offert un moment de divertissement tout à fait satisfaisant. Vu ma réticence à l'égard du genre, je crois qu'il s'agit déjà là d'une belle victoire.
 

lundi 3 mars 2014

un concours sympa

J'aime ces concours qui fleurissent un peu partout et que nos amis FB partagent allègrement.
Cela me donne d'irrépressibles envies de livres et de découvertes.

alors en voilà un dont l'objet m'inspire la plus grande tentation : un concours organisé par IMBW

Merci à Plume de Cajou pour ce partage ;-)


Il ne reste plus qu'à croiser les doigts...

dimanche 16 février 2014

PLLP - polar : Les noeuds d'acier VS Derniers adieux

Ca y est, l'opération du prix des lecteurs du Livre de Poche a démarré pour moi! J'ai reçu avec émotion les deux ouvrages sélectionnés pour le mois de février : d'un côté "les nœuds d'acier" de Sandrine Collette et de l'autre  " Derniers adieux" de Lisa Gardner.
 
Je me suis plongée dans ces deux livres avec une intense satisfaction tellement était grande ma joie de participer enfin à cette aventure! Mais quel est le verdict me demanderez-vous puisqu'enfin, c'est de ça qu'il s'agit : attribuer un prix au livre qui aura trouvé grâce à nos yeux impitoyables de lecteurs critiques ;-)
 
"Les nœuds d'acier" de Sandrine Collette
Le résumé de la quatrième de couverture m'a donné envie de commencer par ce roman.
"Avril . Dans la cave d'une ferme miteuse, au creux d'une vallée isolée couverte d'une forêt dense, un homme est enchaîné. Théo, quarante ans, a été capturé par deux frères, deux vieillards qui ont fait de lui leur esclave. Comment a-t-il basculé dans cet univers au bord de la démence? Il n'a pourtant rien d'une proie facile : athlétique et brutal, Théo sortait de prison quand ces vieux fous l'ont piégé au fond des bois. Les ennuis, il en a vu d'autres. Alors, allongé contre les pierres suintantes de la cave, battu, privé d'eau et de nourriture, il refuse de croire à ce cauchemar. Il a résisté à la prison, il se jure d'échapper à ses geôliers."
L'histoire se présente comme la mise en forme d'un fait divers particulièrement crapuleux sous la forme d'un journal qui retrace la tourmente dans laquelle plonge Théo.
J'ai bien aimé cette présentation sans concession du personnage principal qui ne cherche pas à minimiser ses actes ( sans doute parce qu'il n'éprouve aucun remords pour ce qu'il a fait) et qui le rend humain : Théo n'est pas un personnage sympathique et pourtant, ce qu'il va vivre est au-delà des sanctions les plus sévères, et donc, on ne peut s'empêcher de le prendre en pitié.
Et puis, cette construction du récit permet au lecteur de douter en permanence : s'agit-il d'une pure fiction ou bien l'auteur s'est-elle inspirée de faits réels? L'important n'est pas tant dans cette ambiguïté que dans la conviction que cela pourrait être vrai. Cette histoire, j'y ai cru, fondamentalement. Sandrine Collette parvient à montrer la nature humaine dans ce qu'elle a de plus vil et de plus dégénéré. Pas de fioriture inutile, juste l'exposé brut de la vie menée par ces personnages qui ne peuvent être que ce que l'humanité a produit de pire de bassesse, d'absence de morale et de violence.
Surtout, elle parvient à créer des personnalités crédibles. Ces hommes sont certes dénués de morale  mais ils éprouvent des moments de doute et de peur qui nous les rendent proches. C'est peut-être le plus dur dans ce roman, c'est qu'on les comprend. On n'admet pas leur comportement, mais on comprend ce qu'ils peuvent ressentir.
Un roman sans complaisance donc pour les hommes ( et les femmes d'ailleurs) et leurs travers. Voilà pour les qualités de ce polar.
Certaines longueurs dans l'histoire et  un manque d'adhésion de ma part  vis-à-vis de la fin du roman m'empêcheront pourtant de crier au génie.
 
Une citation qui présente bien l'atmosphère du livre :
" - Tu n'y crois pas, hein?
Je me tais.
Je l'entends se retourner  au bruit de ses chaines, gémir un peu. Sa voix rauque s'éteint.
- tu vas voir. Hélas, tu vas voir."
 
 
"Derniers adieux" de Lisa Gardner
 
Lisa Gardner nous change de registre même si l'objectif est le même : montrer la folie du genre
humain.
"Est-ce parce qu'elle attend un enfant que Kimberly Quincy, agent du FBI, se sent particulièrement concernée par le récit effroyable et terrifiant d'une prostituée enceinte?
Depuis quelques temps, elles sont plusieurs à avoir disparu d'Atlanta sans explication, comme évaporées, et Kimberley est bien la seule à s'en préoccuper. Un serial killer s'attaquerait-il à ces filles vulnérables? Aurait-il trouvé la clé du meurtre parfait ou s'agit-il de crimes imaginaires? Sans le savoir, la jeune femme s'enfonce dans le piège tendu par un psychopathe. Comme pour sa mère et sa sœur, victimes autrefois d'un tueur en série, le temps des derniers adieux est peut-être arrivé pour Kimberly..."
Construit de manière très classique, Lisa Gardner propose un thriller que j'ai trouvé assez conventionnel par certains aspects. Je dois avouer que j'ai trouvé l'ensemble souvent prévisible notamment quant aux rôles des différents personnages et puis l'histoire traîne parfois en longueur.
Cependant, rendons à César ce qui appartient à César, l'auteur est parvenue à me faire cauchemarder. Je déteste les araignées et malheureusement pour moi, Lisa Gardner a su en jouer à la perfection. Ce qui fait que je me suis réveillée deux nuits d'affilée en retenant un hurlement, persécutée par d'affreuses bestioles à huit pattes. Je suis arachnophobe, certes, mais c'est pourtant l'élément du livre que j'ai le plus apprécié car l'auteur parsème son histoire de citations sur la vie des araignées. Citations qui ne m'ont pas rendu ces animaux plus sympathiques mais qui ont eu le mérite de me faire frissonner. Un lecteur averti...
 
Une petite citation pour le plaisir :
" De même qu'on peut identifier les oiseaux grâce à leur chant, il est possible de classer les araignées en fonction de la façon dont elles tuent."


samedi 1 février 2014

La voix du couteau Tome 1 Le chaos en marche - Patrick Ness

 
Patrick Ness avait fait vibrer mon âme de lectrice à travers l'excellentissime " quelques minutes après minuit" chroniqué précédemment sur ce blog et j'avais donc envie de voir si l'auteur tenait ses promesses en découvrant ses autres ouvrages.
J'ai donc googlé son nom et découvert à ma grande joie qu'il avait déjà écrit une trilogie intitulée " La voix du couteau".
Une commande s'imposait et je me suis bientôt retrouvée avec le tome 1 entre les mains : Le chaos en marche.
Ma première réaction a été un peu de déception. Je n'aime pas la couverture. Je laisse donc un moment le livre sur le côté.
Mais l'envie de me replonger dans cet univers si particulier de l'auteur me poursuit et malgré mes résolutions de consacrer plus de temps aux études et aux lectures scientifiques, j'ai finalement craqué ( après tout, il faut bien se détendre, non?) et je viens de terminer ce roman.
Le narrateur, Todd Hewitt est un gamin de 13 ans, bientôt 14. Ce passage marque son entrée dans l'âge adulte. Todd vit dans un univers où les pensées de chacun s'entendent que l'on souhaite ou pas les entendre. Ce qui forme le Bruit. Un bruit permanent, épuisant, envahissant où aucune intimité n'est véritablement possible. C'est aussi un monde d'hommes. Les femmes sont mortes à cause du virus qui a engendré le Bruit. Parfois, pour s'échapper, Todd vadrouille dans la campagne pour s'éloigner de la ville. Il ne doit plus alors qu'endurer les pensées ( très rudimentaires) de son chien Manchee. Cette fois, pourtant, Todd va faire une découverte qui va tout remettre en question et bouleverser son existence.
Ma déception s'est prolongée au cours de la lecture des premières pages du roman. Todd s'exprime dans un français pour le moins rudimentaire et la prof de français que je suis a éprouvé bien des difficultés à accepter de lire un texte criblé de fautes d'orthographe et d'erreurs syntaxiques.
Et puis, une fois l'horreur dépassée ( car à mes yeux, il s'agissait bien là d'une horreur sans nom!), j'ai appris à entendre la voix de Todd et à dépasser mes préjugés. Todd n'a pas eu d'éducation. L'auteur a donc bien un message à faire passer en adoptant ce style. Soit.
Et puis, Todd se met tout doucement à m'entrer dans la tête. Et j'ai eu envie de savoir. Comme lui, je me suis posé des questions sur cette civilisation étrange dans laquelle il évoluait. Comme lui, j'ai ressenti de la colère et de la tristesse en voyant sa vie basculer et se heurter à l'incompréhension.
Et puis, j'ai aimé Todd pour son évolution, pour sa manière d'appréhender les choses et les gens, pour son rapport avec Manchee qu'il dénigre sans cesse et qu'il finit par aimer.
 
Le roman avance, comme un cours d'eau, avec des moments plus calmes et des rapides à franchir.
Et à nouveau, l'auteur m'a emmenée au bord des larmes.
Et pour ça, je ne peux que conseiller à tout un chacun d'entamer l'aventure et de découvrir le monde de Todd.
Certes, je ne peux lui accorder le titre de coup de cœur vu les difficultés éprouvées à entrer dans l'histoire mais certains passages sont à découvrir de toute urgence.
Ne fut-ce que pour Manchee, quand il crie "Todd?"
 
 

Un bûcher sous la neige - Susan Fletcher

 
 
J'ai retrouvé avec beaucoup de bonheur Susan Fletcher avec ce très beau roman qui présente l'histoire touchante de Corrag, une jeune femme enfermée pour sorcellerie dans les prisons écossaises en plein XVII ème siècle.
Corrag vit une période où les troubles politiques contaminent les hommes qui se battent pour leurs idéaux et leur attachement à un roi en exil ou à un roi en place. Une période où il ne fait pas bon être différent des autres.
Enfermée dans sa cellule humide, Corrag va faire la rencontre de Charles Leslie, venu écouter son témoignage sur ce qu'elle a vu et qui permettrait au révérend d'apporter des preuves permettant d'incriminer les actions de l'individu qui à ses yeux usurpe le trône. Des preuves sur lesquelles miser pour espérer un retour de son roi.
Au départ, Charles ne voit en Corrag qu'une souillon malfaisante. Pourtant, au fil de la confession de Corrag, un charme opère entre eux. Et lorsque Charles rentre, il brûle d'écrire des lettres à sa femme lui narrant l'évolution de son état d'esprit par rapport à cette prisonnière.
Le récit oscille entre le récit de vie de Corrag qui voit venir la fin de sa vie et qui veut laisser une trace d'elle et les lettres d'amour dans lesquelles Charles se confie à son épouse.
 
Le roman m'a tout de suite emballée. Par sa très jolie couverture, par le thème de la sorcellerie et par son résumé dans un premier temps. Ensuite, par la qualité d'écriture de l'auteur qui nous prend par la main avec douceur et nous plonge dans l'univers de ses personnages, mêlant délicatement descriptions et développements psychologiques.
 
Le livre repose sur un fond historique. Et j'adore quand je suis emmenée dans une époque et dans des faits où la question de savoir où commence la fiction, où s'arrête le réel effleure en permanence le seuil de notre conscience.
 
Mais surtout, ce qui m'a fait aimer ce livre, c'est Corrag. Quel beau personnage! Quelle bonne femme!
Le lecteur se sent vite en harmonie avec les sentiments qu'elle inspire à Charles, il les partage. J'ai eu aussi envie de lui prendre la main, de l'écouter, de la rassurer.
 
Les lettres que Charles écrit à sa femme sont belles également, témoignent d'un véritable attachement à sa femme, à une indéfectible tendresse. Elles permettent aussi de comprendre que le couple a traversé des épreuves et que cet éloignement, et cette rencontre avec Corrag, sera le prétexte à mettre des mots sur des blessures afin de les panser enfin.
 
Même si certaines descriptions traînent un peu en longueur, c'est un vrai coup de cœur pour moi. Et je me surprends parfois à penser à Corrag, assise sur le sol détrempé de sa prison, qui aperçoit vaguement par une lucarne grillagée un coin de ciel enneigé...
 
 

 

mercredi 8 janvier 2014

Prix des lecteurs du Livre de Poche

Héhé!
Je vais participer à l'aventure de ce prix cette année... Je suis sélectionnée pour faire partie des jurés pour la sélection POLAR.
Au menu? 17 romans à départager à raison de 2 / 3 par mois.
La suite dans ces pages le mois prochain ;-)
Juste de quoi terminer "Le bûcher sous la neige" dans les temps...