samedi 5 juillet 2014

@livredepoche : PLLP les romans du mois de mai

La sélection du mois de mai ne m'a pas vraiment séduite, force m'est de le reconnaître et j'ai voté plus par obligation que par réelle motivation cette fois-ci.

J'ai commencé par "Flic ou caillera" de Rachid Santaki parce que j'avais un terrible a priori le concernant et que je souhaitais en "finir" au plus vite. La raison de cet a priori? La couverture et sa
mention aguicheuse et prétentieuse au sujet de l'auteur considéré comme "le Victor Hugo du ghetto". Voilà le genre de déclaration que j'ai en horreur et rien que cela m'aurait empêchée d'acheter le roman. Cependant, je me suis engagée à lire tous les livres sélectionnés et j'ai donc pris mon courage à deux mains. Et je dois avouer que l'auteur - même s'il est très loin de Victor Hugo - possède une indéniable qualité quant il s'agit de construire une intrigue et un personnage. J'ai vraiment eu envie de comprendre la situation vécue par les protagonistes et j'ai tourné les pages de plus en plus vite pour découvrir ce qui allait leur arriver.

Medhi Bassi voudrait échapper au clan Bessama, caïds locaux de la drogue tandis que Najet, "flic et beurette" se bat avec ses origines". Ce sont des personnages attachants, tout au moins celui de Medhi que l'on voit lutter de toutes ses forces pour ne pas suivre le même chemin que celui de son frère.
Malheureusement, si j'ai tourné les pages de plus en plus vite, ce n'est pas seulement pour savoir ce qui va advenir des deux héros, c'est aussi parce que j'ai détesté le style employé pour raconter cette histoire. Le recours au verlan et à la grossièreté - sans doute révélatrice du milieu des cités - m'ont obligée à utiliser le glossaire sans trouver toujours la réponse à mes questions linguistiques. Ce langage, s'il se veut le reflet de la réalité, présente à mes yeux un double inconvénient : celui de ralentir la lecture et celui de stigmatiser le quartier des cités et donc de creuser davantage le fossé entre ceux qui en sont et ceux qui n'en sont pas.
 
Quoi qu'il en soit, ce choix a fini par me lasser et par gâcher complètement mon plaisir. 
 
Pour me changer un peu les idées, je me suis ensuite tournée vers "Désordre" de P. Hancock parce que son résumé m'assurait d'un univers radicalement différent : "Sonia, la quarantaine, mène une vie
solitaire dans sa jolie maison des bords de la Tamise. Son mari est souvent en déplacement et Kit, leur fille, est partie pour l'université. Lorsque Jez, 15 ans, le neveu de son amie Helen, frappe à sa porte pour lui emprunter un disque, Sonia, prise d'une pulsion inexplicable et obsédée par les réminiscences de sa jeunesse, décide de ne plus le laisser partir."
 
P. Hancock a su utiliser avec beaucoup d'efficacité la proximité de la Tamise pour élaborer son roman et surtout créer une atmosphère bien particulière. La psychologie des personnages baigne dans les brumes malsaines du non-dit. Sonia parvient à se rendre émouvante malgré la folie dans laquelle elle s'enlise sans cesse de plus en plus profondément et le lecteur est entraîné malgré lui dans les méandres de son esprit torturé par les souvenirs d'un amour de jeunesse et par la morosité de son quotidien. La romancière tire sur le fil de son intrigue et le lecteur se demande avec angoisse quand la tension deviendra à ce point insupportable qu'il finira par se rompre, enfin, dans une sorte de soulagement.
Cependant si le roman est bien mené, je ne suis pas une fervente des ambiances glauques et je me suis un peu embêtée.
 
J'ai terminé mon périple avec "une balade dans la nuit" de G. Pelecanos. J'y ai suivi Spero Lucas. "Ancien militaire qui à son retour d'Irak s'est reconverti en enquêteur. Il travaille pour un avocat qui le met en contact avec un client qui, depuis sa prison, gère son trafic de drogue. Ce dernier demande à Spero de retrouver des colis disparus."
Si j'écarte l'étrangeté du point de départ qui repose sur un non-respect total de la loi, j'ai apprécié ce récit. Vif, rapide et efficace, Pelecanos sait entraîner rapidement son lecteur sur les traces de ses personnages ( ouf!). Tout est là pour passer un bon moment de lecture : Spero est un vrai personnage, même si certains clichés lui collent à la peau. Des clichés qui font qu "une balade dans la nuit" rappelle d'autres livres du même genre. Raison pour laquelle je n'ai pas voté pour lui. Mais à défaut d'originalité, cela reste incontestablement un roman agréable à découvrir pour votre été.

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